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Victoria, 1er chapitre.

Chapitre 1: Début d'une vie tumultueuse.

C'est dans un bidonville de Mirabonda dans la périphérie de Salta que j'ai poussé mon premier cri, j'ai sans doute sentit que la vie me ferait mal.

On est à l'aube d’un jour nouveau, la révolte gronde en Amérique du Sud..

On m’eus dît qu’avant ma naissance mes parents vivaient paisiblement dans une petite maison dans un village de province, avant que des investisseurs venus de l'autre hémisphère les foutent dehors comme des chiens et brûlent la baraque et celles des voisins afin de voler les terres. L'état avait fait subir ce sort à toutes les familles qui n'avaient pas besoin de lui pour vivre.

A ce moment, ma mère était enceinte et n'aurait pu supporté la rue donc mon père a dû construire une de ces maisons que l'ont voit à la périphéries des grandes villes faites en matériaux que les riches jettent.

Je suis arrivée peu de temps après.

Nous n'étions pas seuls à vivre ainsi, dans la misère et la crasse, nous étions un peu plus que mille cinq-cents entassés ici. La misère s'était abattue sur tout les agriculteurs du pays.

Désormais, la nourriture arrivait des USA, avec tous leurs produits chimiques qui vont avec !

NOUS NE SERVIONS PLUS à RIEN !

Alors pour survivre mon père allait laver les Mercos aux carrefours de la métropole et ma mère confectionnait des bracelets qu'elle vendait quelques pesos en ville. Nous ne mangions qu'un jour sur deux, on se lavait assez rarement. On ne vivait pas, on survivait.

Un jour, alors que je devais avoir deux ans tout au plus, mon père et les autres hommes du bidonville se sont rassemblés et sont partis la haine au ventre. On m’expliqua qu'ils allèrent manifester afin de bloquer économiquement le pays, c'était le seul moyen pour tenter que leur cris de détresse se fassent entendre. Ces opérations se répétaient chaque jour...

Un soir mon père rentra blessé, il s’était fait tiré dessus par la police. Je ne savais pas encore qui c'était celle-là, mais je ne l'aimais pas !

Mon père resta couché pendant deux semaines. Maman ne cessait de répéter qu'il allait mourir et pleurait toutes les larmes de son corps. Heureusement, grâce à Dieu papa se remit debout, il était toujours fébrile mais sur pieds.

A la plus grande surprise de ma mère il voulu retourner sur le blocus, je me souvins alors, qu'une violente dispute à éclater entre mes deux géniteurs. Elle lui disait qu'il était fou, il lui répondait que s’il désertait ce serait lâche, qu'il défendrait ses droits même s'il fallait payer le prix fort... C'est ainsi qu'il retourna sur ''le front''.

Ce même jour j’accompagnai maman en ville pour l'aider à vendre ses bracelets. Je n'allai pas à l'école car ici elle était seulement réservée aux riches. On était assis par terre sur une couverture comme des vulgaires ordures, les gens de ''la haute'' nous dévisageaient , parfois même nous insultaient sans aucune raison, juste pour le plaisir de nous rappeler que l'on était rien. A côté de nous il y avait un gosse de chez moi qui vendait des journaux, il devait avoir six ans tout au plus. Ma mère lui en demanda un.

Sur la couverture il y avait une photo des hommes de notre bidonville avec pour titre ''Les Piqueteros qui terrorise la population''. C'était donc eux les ''piqueteros'', j'en entendais souvent parlé mais je ne savais pas qui ils étaient. Faut dire que de mes deux ans et demis je ne savais pas grand chose mais je compris quand même que l'état faisait passer nos pères pour des terroristes alors qu'en réalité c'était lui le vrai terroriste. Ma mère elle, savait lire, elle avait grandi en France et là-bas l'école est gratuite, elle a été forcée de revenir ici car sa grand-mère était mourante.

Elle lut donc l'article qui faisait la une. Elle commença à pleurer, elle me dit qu'elle avait peur, que l’état voulait leur envoyer la police en plus grande masse.

Je me mis a paniqué, l'idée que mon père ne rentrerait peut-être pas ce soir ou demain soir me terrorisait.

Quand maman eut vendu assez de bracelets pour nous nourrir au moins ce soir nous rentrâmes au bidonville avec un mélange de haine et de peur dans le ventre.

Il était plus de vingt-deux heures et papa n'était toujours pas rentré, je commença à pleurer, je pensais qu'il s'était fait tué par les forces de l'ordre quand soudain je le vit revenir fier tel un guerrier revenant d'une bataille, je crois que je n'est jamais été aussi heureuse, mais ça ne durera pas... A chaque fois que les hommes partaient au blocus femmes et enfants avait peur, très peur. Chaque jour un ou deux hommes ne revenaient pas, on les supposait morts. Oui, on supposait car nous, personne venait prévenir les familles quand quelqu'un décédait. Qu'est qu'on en a à foutre des moins-que-rien comme nous? Si ils avaient pu, ils nous auraient tous gazer, comme Hitler la fait avec la populace Juive, ont faisait trop d'ombre à leur pays.

Alors l'état a profité du blocus des Piqueteros soi-disant terroristes pour tuer ''légalement'' les nôtres.

*

Un des souvenirs les plus marquants de mon épopée se déroule un matin de novembre 1997.

Ma voisine accourue chez moi en pleurant et en hurlant, son petit frère c'était fait ôter la vie au blocus la veille, c'était son mari qui venait de lui annoncé.

Je me rappelle encore de son visage rougit par la colère et de ses yeux chauds inondés de larmes. Son petit frère était sa seule raison de vivre, elle n'avait pas d'enfants et n'aimait pas son mari. Leur union avait été forcée par les parents de l'homme. Celui-ci la frappait du matin au soir. Le plus choquant dans l'histoire c'est ce qui va suivre : le lendemain du drame sur la ''place'' du bidonville ma voisine continuait de crier et de pleurer mais cette fois ci elle avait un bidon d'essence dans les mains. Tout le monde essayait de la calmer, en vain. Les mères rentraient leurs mômes dans les cabanes mais la mienne n'était pas là donc j’assistais au ''spectacle''. Moi aussi je pleurais, j'adorais ma voisine, je la considérais un peu comme ma deuxième maman. N'en pouvant plus de gueuler sa haine, elle ouvrit le bidon, s'aspergea d'essence et alluma le feu sur elle-même, tout son corps s'enflamma, j'étais dévastée. A l'heure d'aujourd'hui en 2010, il m'arrive souvent de revoir son corps en feu dans mes rares heures de sommeil.

Ce soir là quand ma mère fut rentrée et qu'elle eu aussi appris la nouvelle elle se mit à hurler et à pleurer, j'avais peur que maman fasse la même chose. Mais elle se calma et attendit comme tout les soirs le retour de mon père avec la gorge nouée.

Mon père rentra à la cabane, une lueur de soulagement s'illumina dans les yeux de ma mère mais se reteint vite quand on vint nous annoncer le décès du petit qui vendait les journaux, il s'était fait tués par les gosses de riches qui prônent la valeur du racisme anti-pauvre.

Quelques jours plus tard les gens du bidonville organisèrent une marche blanche en hommage au gamin, à la voisine et à tous les hommes tués sur les blocus.

Trois semaines plus tard dans le ''village'' encore en deuil j'attendais mon père, mais cette fois ci j'avais un mauvais pressentiment et j'avais vu juste; ce soir là mon père ne rentrera pas....

Ma mère était bouleversée, le lendemain c'était le jour de mes cinq ans, j'ai eu pour seuls cadeaux la disparition de mon père et les chaudes larmes de maman.

Ne pouvant pas gérer la situation seule, elle réunit toutes ses économies qu'elle avait durement gagnées et nous partîmes toutes les deux en direction de l'aéroport. Nous avions tous juste assez d'argent pour le vol vers la France. Comme ma mère avait grandie là-bas, elle dît qu'elle trouverait sûrement quelqu’un pour nous héberger un moment...

***************

Mon inspiration m'a été demandée plusieurs fois, donc je vous répond:

Pour ce premier chapitre je me suis pas mal inspirée dans la chanson ''Victoria'' de Keny Arkana (la suite de la nouvelle s'émanciperait vite de la Miss Arkana :) ) mais aussi de nombreux témoignages lu dans le livre ''Mémoires Latinos'', où sont inscrits de nombreux témoignages de Latinos ayant fuient vers la France dans les années 90. Voilà! :D

N'hésitez pas à me donnez des avis, des conseils ou si vous remarquez quelques incohérences dans l'histoire ( ce qui est fortement possible car j'ai un peu de mal à ordonner l'ordre du récit^^)!!! :)

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